L, alias Raphaële Lannadère, a sorti un troisième album au printemps dernier, sobrement intitulé Chansons et unanimement salué par la critique. Cette chanteuse à la personnalité singulière, souvent qualifiée d’héritière de la grande Barbara, s’affirme par une écriture au scalpel à la fois réaliste et poétique et cette voix bouleversante qui vous agrippe et ne vous lâche plus tel un grand huit émotionnel. 

Mais si on évoque souvent les mots de L, ils ne doivent pas faire de l’ombre à sa musique. Les sons et les arrangements de ses chansons irradient d’une subtile force lumineuse. À l’œuvre sur l’album : un quatuor à cordes, quelques notes de harpe, une pointe de synthés bass, de légères programmations. Une orchestration minimale pour distiller la sève de ses musiques. Sur scène, ce sont deux violoncellistes et un percussionniste qui créent un écrin magnifique pour sa voix envoûtante. 

Si comme toujours chez L, la mélancolie et une certaine gravité sont au cœur de ses chansons, cela ne vient jamais plomber le climat qui s’en dégage ; elles irradient d’une joie libératrice. Un parfait antidote à nos temps troublés.