D’un burlesque irrésistible, ce voyage immobile mais survolté enchaîne les paradoxes, dans un génial « cabaret de carton ». 

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Comme des Laurel et Hardy modernes, ou des personnages de cartoon, les deux héros inventés par Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan, s’engagent dans une aventure grandiose et rocambolesque, mettant aux prisent leurs rapports de force et de pouvoir, et nous entraînent à leur suite dans de grands éclats de rire.  

Un imposant personnage, au bord d’un fjord, parcourt le monde sous nos yeux ébahis, sans quitter son siège. Son acolyte maigrichon multiplie, lui, les acrobaties et se démène pour interpréter les improbables rencontres que fait le narrateur. Il manipule 550 pancartes en carton, grandes, petites, découpées à la va-vite, mais surtout porteuses des indications scéniques de décor, d’accessoires ou de sous-titres qui font toute la saveur du récit. À partir de ce matériau pauvre et brut, à contre-pied des effets spéciaux hypertechnologiques, tout un imaginaire, mais aussi quelques réalités crues, surgissent.  

Ce procédé génial qui semble improvisé et foutraque, repose sur une mise en place très longue et millimétrée. Du grand art au service de la poésie et du rire, qui a remporté le Molière du théâtre public en 2022 !