L’auteur, Nicolas Bonneau, entouré sur scène de deux musiciennes baroques et pop, nous propose son enquête sur un personnage emblématique et fascinant du théâtre français : le Misanthrope de Molière.

Le soir de l’anniversaire de ses quarante ans, il traverse une crise de lucidité et semble découvrir le monde qui l’entoure. Il trouve alors dans le personnage d’Alceste son double fantasmé. D’abord happé par la colère et la critique de la comédie humaine, il éprouve comme Alceste la tentation de fuir. Fuir est-il un abandon, une désertion, une lâcheté ? La fuite hors du monde, l’isolement personnel, le retrait sont-ils au contraire des réponses politiques à la perte des idéologies collectives ? De multiples rencontres avec des hommes et des femmes ayant choisi le retrait sous de nombreuses formes différentes, viendront alimenter sa quête et lui faire mesurer toute la difficulté d’allier son besoin de vérité à la contrainte de vivre en société.

À partir de ce matériel scénaristique, le spectateur voit se dessiner devant lui le parcours d’un homme au présent du  plateau,  qui  relate  son  enquête,  la  vit,  la  revit,  commente, incarne. Telles des Parques amusées qui se jouent de la destinée des Hommes, les musiciennes-comédiennes prennent la parole, apparaissent et disparaissent, jouent la bande son de cette recherche d’Alceste, dans une scénographie où la lumière joue sur l’illusion des images jusqu’à la recherche finale du Lieu Idéal. L’œuvre de Molière devient alors une fable dramaturgique qui donne naissance à de nouveaux personnages et à une nouvelle histoire.