Euphorique, c'est l'histoire folle, celle de Golri, le premier enfant né en riant, racontée par 43 personnages. On passe d'un personnage à l'autre sans même se demander comment, à l'aide de transitions comme des coutures imperceptibles. Ce sont des gestes, des mouvements, des mots bien choisis, qui nous font glisser d'une scène à l'autre. Impossible de savoir où nous emmène Bruno Salomone avant d'y être. Grâce à un formidable talent de comédien, Bruno Salomone passe sans effort d'un personnage de cagole surexcitée, à un éminent neurologue ou d'une prof de self défense castagneuse à une ex-vedette de variété. Cette histoire abracadabrantesque nous parle finalement de la vie, de la drogue ou de l’abandon, mais aussi de la paternité, des médias, des thérapies à la mode... Mais rien n’est grave, comme sous l’effet d’une force centrifuge créée par la belle énergie du texte et du jeu de l’acteur. Pas question d’être sérieux ! L’acteur danse sur la dérision et s’offre même des parenthèses totalement absurdes. Au final, pas de morale, ni de jugement de ses personnages : Bruno Salomone a une tendresse à leur égard qui est souvent palpable.